XII. Les foules
Il n'est pas donné a chacun de prendre un bain de multitude: jouir de la foule est un art; et celui-la seul peut faire, aux dépens du genre humain, une ribote de vitalité, a qui une fée a insufflé dans son berceau le gout du travestissement et du masque, la haine du domicile et la passion du voyage.
Multitude, solitude: termes égaux et convertibles par le poëte actif et fécond. Qui ne sait pas peupler sa solitude, ne sait pas non plus etre seul dans une foule affairée.
Le poëte jouit de cet incomparable privilege, qu'il peut a sa guise etre lui-meme et autrui. Comme ces âmes errantes qui cherchent un corps, il entre, quand il veut, dans le personnage de chacun. Pour lui seul, tout est vacant; et si de certaines places paraissent lui etre fermées, c'est qu'a ses yeux elles ne valent pas la peine d'etre visitées.
Le promeneur solitaire et pensif tire une singuliere ivresse de cette universelle communion. Celui-la qui épouse facilement la foule connaît des jouissances fiévreuses, (...)
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